J’en avait déjà parlé dans les colonnes de ce blog. Une nouvelle société produit un FPGA nommé Trion T8. Ce FPGA est la base d’une petite carte de développement proposée par les HongKongais de XIPS Technology sur le site crowdsupply.
Évidemment je n’ai pas résisté à participer à la campagne. Quelques manifestations à HongKong et quelques déboire avec Fedex puis Mondial Relais, voici enfin le kit tant attendu arrivé chez moi.
Le kit est arrivé dans un énorme carton, mais c’est presque habituel dans ce genre de cas. J’avais pris sans les headers soudés mais ils sont tout de même fournis. J’ai juste eu à les souder moi même.
Au branchement une led rouge qui semble être celle de l’alimentation s’allume. Les 4 LED oranges se mettent elles à compter en binaire.
Dans les messages noyau nous avons la traditionnelle interface ttyUSB0 du FTDI :
$ dmesg
[97997.987953] usb 3-1: USB disconnect, device number 11
[97997.988359] ftdi_sio ttyUSB0: FTDI USB Serial Device converter now disconnected from ttyUSB0
[97997.988397] ftdi_sio 3-1:1.0: device disconnected
[98000.296737] usb 3-1: new high-speed USB device number 12 using xhci_hcd
[98000.445226] usb 3-1: New USB device found, idVendor=0403, idProduct=6014, bcdDevice= 9.00
[98000.445231] usb 3-1: New USB device strings: Mfr=1, Product=2, SerialNumber=0
[98000.445233] usb 3-1: Product: Single RS232-HS
[98000.445235] usb 3-1: Manufacturer: FTDI
[98000.446052] ftdi_sio 3-1:1.0: FTDI USB Serial Device converter detected
[98000.446118] usb 3-1: Detected FT232H
[98000.446278] usb 3-1: FTDI USB Serial Device converter now attached to ttyUSB0
J’avais déjà reçu la license de la part de Efinix et Xips technology, du coup mon blinking led design était près à télécharger. Le bitstream est au format *.hex et se flash super facilement avec le Efinity programmer (tools -> programmer).
Par contre ma led ne clignote pas, je pense avoir encore quelques soucis avec les configs d’I/O et de PLL pour l’instant. Je doit encore me former à l’Efinity Interface Designer de Efinix qui est assez déroutant par rapport aux autres IDE.
[edit 28/01/2022]
Il est possible de charger le bitstream avec openFPGALoader sans problème de nos jours :
$ openFPGALoader -b fireant counter/outflow/counter.hex
Jtag frequency : requested 6.00MHz -> real 6.00MHz
Parse file DONE
Detail:
Jedec ID : ef
memory type : 40
memory capacity : 14
00
Detail:
Jedec ID : ef
memory type : 40
memory capacity : 14
flash chip unknown: use basic protection detection
Erasing: [==================================================] 100.00%
Done
Writing: [==================================================] 100.00%
Done
Wait for CDONE DONE
class RValue (val cSize: Int = 16) extends Bundle {
val rvalue = Output(UInt(cSize.W))
val er = Output(UInt((cSize/2).W))
val part = Output(Bool()) /* set if value is partial */
}
And we want to make a register with initialized value we can use the new interface named BundleLiterals:
It can be usefull to be able to test code in console before launching the big compilation. It’s possible in directory where your project build.sbt is :
$ cd myproject/
$ sbt
sbt:myproject> console
scala>
And once in the scala console chisel import can be done :
Arrow propose un kit de développement nommé AnalogMax pour 80$ environ. L’entreprise qui fabrique la carte est Trenz Electronic qui réalise également le kit gowin.
Le FPGA est relativement gros et la carte possède un certain nombre de périphérique analogiques sympathique comme un détecteur de fumée, un capteur de température, quelque canaux ADC et DAC ainsi que des GPIO.
Au branchement du kit sur l’usb on a juste la led verte allumée. L’appuie sur le bouton à droite allume une des huit leds de la rangée, et l’appui sur l’autre bouton allume l’autre led rouge et inscrit un message sur l’uart (115200):
L’ORConf est organisée par la fondation FOSSi qui promeut la liberté dans le matériel, que l’on parle d’outils ou de composants matériel. L’objet de la première conférence fut justement sur l’histoire de cette organisation.
FOSSi foundation est une évolution de l’association opencore, les fondateurs de FOSSi n’étaient pas satisfait de cette structure et de l’organisation de la gestion des projets. La fondation FOSSi a pour but de promouvoir le logiciel libre et le matériel libre et de servir de support aux différents projets libres. Elle apporte un soutien logistique pour l’hébergement elle sert d’interface avec le projet google summer of code. Sa mission est également d’organiser des événements comme l’ORConf pour faciliter les rencontres entre les différents acteurs du matériel libre.
C’est la première fois que la conférence se déroulait en France, à Bordeaux dans les locaux de l’école d’ingénieur ENSEIRB-MATMECA. Une école que je connais bien puisque c’est l’école dans laquelle j’ai passé mon diplôme d’ingénieur 😉
Une fois l’introduction de la fondation passée, la journée du vendredi s’est enchaînée avec une présentation de la Chips Alliance pas Zvonimir Z bandic employé de Western Digital puis avec une discussion autour des licences open sources du CERN à destination spécifiquement du matériel.
Nous avons eu la chance d’avoir une présentation de la fondation RISC-V par Calista Redmond – récemment nommée CEO de l’organisation – pour nous parler de la révolution en cours.
Mais les conférences ne sont pas réservées au jeux d’instruction RISC-V, nous avons pu avoir un aperçu d’un processeur autour du jeux d’instructions OpenPower (de plus en plus libre) ainsi que du processeur OpenRisc (le samedi) développé sur le temps libre de Stafford Horne principalement (temps pas si libre que ça puisqu’il a des enfants;).
Après quelques discussions à propos des outils disponibles autour du VHDL pour la vérification de la syntaxe et des règles de codage la journée du vendredi s’est terminée par une présentation de l’avancée des outils libres pour le développement sur ASIC par Luis Eduardo Rueda Gruerrero de Symbiotic EDA. Luis participe au développement d’un processeurs RISC-V 32bits nommé ASICone en ayant – comme son nom l’indique– la fabrication d’un silicium avec le plus possible de logiciels libres comme objectif. Le développement intégralement open source est encore compliqué, notamment en ce qui concerne l’analyse de la consommation, l’arbre d’horloge ainsi que la description des librairies de composants.
Cette demi-journée fut bien chargée en informations annonçant bien la suite le samedi.
Beaucoup de choses à digérer de la journée de samedi. À titre personnel je retiens surtout les avancées de Cocotb version 1.2 dont le mainteneur est un membre de la fondation FOSSI. En plus du support complet de Python3 et les directives «async», cocotb 1.2 permet désormais d’être utilisé sans Makefile car intégré complètement dans le système de packaging Python.
Mais le futur de Cocotb semble très intéressant avec le support de verilator comme simulateur. Le travail pour le support de verilator était surtout à faire coté verilator et non Cocotb, mais un patch semble être sur les rails chez Wilson.
Malgré son nom très «vacances à la plage», cocotb est le nouveau système permettant d’écrire des testbenchs qui est de plus en plus utilisé en entreprise aujourd’hui. Il remplace allègrement les UVM, VUNIT qui font si mal à la tête.
Jeremy Bennett nous a présenté un nouveau banc de test nommée emBench en cours de définition pour que les différentes architectures de processeurs puissent comparer leurs zizi. L’objectif étant d’avoir un testbench libre et gratuit pour pouvoir l’exécuter sur toutes les plate-formes et faire de beaux tableaux comparatif.
L’après midi fut marqué par une série de «ligthning talks» de 3 minutes chacune. Avec les avancées du développement de SymbiFlow (impressionnantes) notamment pour le support de l’artix7 ainsi que par une présentation de Clash qui vient de passer à sa version 1.0. Sans oublier la présentation des cœurs RISC-V pour ASIC développés par la société russe syntacore et les avancées du langage Chisel3.
À noter aussi la remarquable performance de Pepin de Vos avec sa présentation intégralement réalisés sur un softCore tournant sur FPGA (GOWIN). Il est désormais possible grâce au travail de Tristan Gringold de synthétiser du VHDL avec Yosys. C’est ce qu’a utilisé Pepin pour réaliser son système à base de logique 7400. Cependant le nombre de composant étant trop important il s’est contenté d’une synthèse sur FPGA pour cette présentation.
Pour que toute la chaîne de développement sur FPGA soit libérée, un bon logiciel de placement routage est nécessaire. C’est le rôle du nouveau logiciel Nextpnr que David Shah nous a présenté. Le développement de nextpnr avance bien. N’hésitez pas à le soutenir sur patreon.
Enfin, la journée s’est terminé sur les berges de la Garonne par un dîner concert dans la guinguette «chez alriq». Cela qui m’a permis de passer de l’autre coté du fleuve, ce qui ne m’était jamais arrivé durant mes trois ans de scolarité à Bordeaux !
Le dimanche ne fut pas sans repos non plus et fut marqué par une conférence très dynamique de Jose E. Marchesi et son nouveau logiciel d’édition de binaire (ELF, mp3, …) poke. Une présentation très vivante et passionnante, tout le monde achète 😉
Les interfaces (connecteurs) présenté par Alan J.Wood sont aussi très intéressantes. L’objectif des connecteurs mixMOD et Blackedge présentés est de pouvoir s’adapter aux PMOD très présent dans les kits de développement FPGA tout en ajoutant des pins analogique. L’idée est d’avoir un standard pour bricoler dans son garage et pour équiper les salles de TP pour l’éducation.
N’oublions pas la présentation de l’impressionnant travail abattu par l’université de Zurich avec leur projet PULP. Le travail de l’équipe PULP est de concevoir et produire des ASIC pour l’embarqué à base d’architectures parallèle. L’objectif est de publier en open source le plus possible les outils utilisés. Leur processeur nommé Arnold est particulièrement remarquable car il intègre une matrice FPGA nommée eFPGA fournie par QuickLogic. Pour l’instant les outils de synthèse et de placement routage sont en source fermés, mais il est prévu de fournir des outils libre pour cette matrice.
Todd Strader nous a parlé de son projet de protection d’IP Verilog à base de verilator permettant d’éviter l’horrible système de chiffrement des IP proposé habituellement par les constructeurs et empêchant l’utilisation de simulateur libre. Tout en ayant une sécurité très relative quand au piratage de la dite IP chiffrée.
Dan Gisselquist nous a démontré que la plupart des IP proposées par les fondeurs à base de bus AXI ne respectent pas le standard et sont souvent buggé ! Ces bug ressortent très facilement grâce à la vérification formelle.
Et enfin, n’oublions pas la présentation de la nouvelle entreprise local Hiventive et son système de coordination de simulateurs en ligne.
Pour conclure, cette conférence fut très intense en présentations. Beaucoup d’acteurs du matériel libre étaient présent. Un des grand intérêt de cette conférence était aussi de pouvoir rencontrer en personne des acteurs que l’on ne côtoyait avant qu’a travers des messagerie.
Une question reste sur toutes les langues : Où se passera l’ORConf 2020 ?
[Edit: 12 novembre 2019]
Les vidéos des conférences sont désormais disponible sur youtube.
Je viens donc de recevoir ma carte petite abeille (littlebee) munie d’un FPGA du chinois GOWIN.
La carte produite et vendue par la société allemande Trenz Electronic permet de se faire la main avec le composant pour moins de 40€ (un peu plus avec les frais de ports UPS …).
Branchement
Au branchement à la sortie du carton les huit leds rouge s’allument ainsi qu’une led verte que je suppose de «power».
Les messages noyau nous donnent deux ports séries ttyUSBx :
$ dmesg [630417.919258] usb 3-1: new high-speed USB device number 35 using xhci_hcd [630418.059577] usb 3-1: New USB device found, idVendor=0403, idProduct=6010 [630418.059581] usb 3-1: New USB device strings: Mfr=1, Product=2, SerialNumber=0 [630418.059583] usb 3-1: Product: Dual RS232-HS [630418.059584] usb 3-1: Manufacturer: FTDI [630418.060116] ftdi_sio 3-1:1.0: FTDI USB Serial Device converter detected [630418.060155] usb 3-1: Detected FT2232H [630418.060352] usb 3-1: FTDI USB Serial Device converter now attached to ttyUSB0 [630418.060499] ftdi_sio 3-1:1.1: FTDI USB Serial Device converter detected [630418.060528] usb 3-1: Detected FT2232H [630418.060648] usb 3-1: FTDI USB Serial Device converter now attached to ttyUSB1
Si on se connecte au port série ttyUSB1 on obtient un affichage de la résolution du problème des philosophes.
Philosopher 0 [P: 3] THINKING [ 750 ms ] Philosopher 1 [P: 2] HOLDING ONE FORK Philosopher 2 [P: 1] EATING [ 450 ms ] Philosopher 3 [P: 0] STARVING nabled Philosopher 4 [C:-1] HOLDING ONE FORK get back, Philosopher 5 [C:-2] EATING [ 375 ms ]
Il est probable que nous ayons ici un RISC-V dans le tiroir.
La connexion d’un terminal sur le port ttyUSB0 ne donne rien par contre.
IDE
Voila pour le déballage, maintenant il va falloir installer les outils pour faire clignoter ces leds !
Le livre de Martin Schoerberl «Digital Design with Chisel» est à ma connaissance le premier livre papier concernant le langage de description matériel Chisel.
Le livre — en anglais mais on s’en doute — est une excellente introduction au langage de description matériel Chisel. Avec lui il est même possible de commencer la conception numérique (digital design) en Chisel sans avoir à mettre les mains dans le VHDL ou le Verilog.
Ce manuel se veut un guide pratique de démarrage, on commence avec la description de l’installation des outils pour faire tourner Chisel tout en faisant une (très) rapide introduction à Scala. Scala est le langage utilisé pour Chisel.
Après avoir décrit les composants de bases du langage, l’auteur s’attaque à la description d’un projet Chisel avec l’architecture des sources, testbench et autres makefile et built.sbt . On attaque ensuite les différentes structures un peu plus avancées de la construction numérique comme les machines d’états, les FIFO, ports séries pour aller jusqu’à la conception d’un processeur simple.
Le livre se termine par un chapitre expliquant comment contribuer au projet initié à Berkeley.
C’est un excellent manuel pour mettre le pied à l’étrier de la conception numérique avec un langage moderne (SSHDL). Bien sûr ça n’est pas en 130 pages que l’on fera le tour du langage, ça n’est pas non plus un manuel de référence exhaustif. Pour le manuel de référence on se référera au site officiel, et pour se souvenir des mots clefs on ira télécharger la «cheat sheet».
Le livre est disponible en impression amazon pour ~10$. Comme c’est un livre «libre» il est également disponible avec ses sources sur le github de l’auteur.
L’OpenHW group a été lancé en juin dans la foulée du workshop RISC-V qui se tenait à Zurich.
L’OpenHW group est une organisation à but non lucratif ayant pour objectif de promouvoir le développement de composants électroniques libres (ASIC, FPGA, …).
C’est dans cette optique de l’OpenHW développe une série de microprocesseurs RISC-V nommés sobrement Core-V.
On en saura certainement plus sur cette organisation cet automne à l’occasion du forum OSDForum qui se tiendra à Ottawa.
FireAnt est un kit de développement «de la taille d’un pouce» concu par la société Xips Technology et permettant de se faire la main sur le FPGA Trion T8 de la société Efinix.
Et bien sûr un LDO pour l’alimentation 3v3 à partir de l’USB
Efinix est une toute nouvelle société qui propose des petits FPGA gravés en 40nm. Pour les tout petits FPGA de leur gamme, la société propose ce qu’elle appelle un MPM pour «Mask Programmable Memory» -> la possibilité de figer le design en usine et de ne plus avoir à configurer le FPGA à chaque démarrage.
Un IDE permettant de faire la synthèse, le placement-routage et le bitstream est fourni «gratuitement». À condition de posséder un kit de développement (J’ai beau négocier, ils ne veulent pas me le donner tant que je n’aurais pas reçu le kit 😉 ).
Bref, il n’est pas encore question d’outils libres pour ces FPGA pour l’instant. Cependant, ça fait du bien de voir de nouveaux acteurs dans le domaine des FPGA «physique».