Ça y est, le colis contenant la carte de développement Tang Nano 9k est arrivé. Contrairement à la TangNano4k je ne l’ai pas reçue rapidement, il a fallu attendre environ deux mois. Mais elle est bien là maintenant.
La petite carte, muni d’un littlebee GW1NR-LV9 est tout de même plus grande que les petites sœur. Cette carte est plus «grande» que la 4k mais elle possède autant de PSRAM (64Mbits) et ne possède pas de cœur ARM. La carte possède cependant plus de LUT.
La fiche descriptive d’aliexpress propose un tableau comparatif des trois cartes disponible pour environ $15.
Au branchement, les deux UART du BL702 apparaissent :
[1874406.879770] usb 1-1.1.3: new full-speed USB device number 96 using xhci_hcd
[1874406.980305] usb 1-1.1.3: not running at top speed; connect to a high speed hub
[1874406.981788] usb 1-1.1.3: New USB device found, idVendor=0403, idProduct=6010, bcdDevice= 5.00
[1874406.981794] usb 1-1.1.3: New USB device strings: Mfr=1, Product=2, SerialNumber=3
[1874406.981797] usb 1-1.1.3: Product: JTAG Debugger
[1874406.981800] usb 1-1.1.3: Manufacturer: SIPEED
[1874406.981803] usb 1-1.1.3: SerialNumber: FactoryAIOT Pro
[1874406.991536] ftdi_sio 1-1.1.3:1.0: FTDI USB Serial Device converter detected
[1874406.991586] usb 1-1.1.3: Detected FT2232C
[1874406.992995] usb 1-1.1.3: FTDI USB Serial Device converter now attached to ttyUSB0
[1874406.993170] ftdi_sio 1-1.1.3:1.1: FTDI USB Serial Device converter detected
[1874406.993213] usb 1-1.1.3: Detected FT2232C
[1874406.993538] usb 1-1.1.3: FTDI USB Serial Device converter now attached to ttyUSB1
Et les 6 LED rouges clignotent en même temps.
Le part number du FPGA est GW1NR-LV9QN88PC6/I5 et peut être sélectionné pour la synthèse et le placement-routage avec le logiciel de gowin version 1.9.8.03.
La désormais célèbre société chinoise Sipeed vient de sortir un tout petit kit de développement autour d’un FPGA Gowin et muni d’une sortie HDMI ainsi que d’une entrée caméra : la Tang Nano 4K.
Et non, elle n’est pas compatible avec des écrans HDMI 4K 😉 Le nom marketing bien choisi désigne le nombre de LUT disponibles.
Il est encore difficile de trouver des informations techniques sur cette carte, pourtant disponible (et rapidement livrée) sur aliexpress. Le wiki officiel est encore intégralement en chinois, mais on trouve le code d’exemple sur github. Le schéma de la carte est dispo sur le site de sipeed ici (ou sur le blog du flf si le firewall chinois fait des caprices 😉
À 18$ il n’était pas question de passer à coté, j’ai donc commandé une version avec caméra OV2640 ainsi qu’une version sans caméra :
Le tout pour une quarantaine d’€.
Branchement
Un câble USB-C est fourni dans la boite, voyons ce qu’il se passe au branchement de la version sans caméra:
sudo dmesg -c
[34644.177355] usb 1-2.1.1: new full-speed USB device number 14 using xhci_hcd
[34644.283502] usb 1-2.1.1: not running at top speed; connect to a high speed hub
[34644.305274] usb 1-2.1.1: New USB device found, idVendor=0403, idProduct=6010, bcdDevice= 5.00
[34644.305288] usb 1-2.1.1: New USB device strings: Mfr=1, Product=2, SerialNumber=3
[34644.305292] usb 1-2.1.1: Product: JTAG Debugger
[34644.305295] usb 1-2.1.1: Manufacturer: SIPEED
[34644.305298] usb 1-2.1.1: SerialNumber: FactoryAIOT Pro
[34644.311295] ftdi_sio 1-2.1.1:1.0: FTDI USB Serial Device converter detected
[34644.311336] usb 1-2.1.1: Detected FT2232C
[34644.316362] usb 1-2.1.1: FTDI USB Serial Device converter now attached to ttyUSB0
[34644.316513] ftdi_sio 1-2.1.1:1.1: FTDI USB Serial Device converter detected
[34644.316548] usb 1-2.1.1: Detected FT2232C
[34644.322352] usb 1-2.1.1: FTDI USB Serial Device converter now attached to ttyUSB1
La version avec caméra donne exactement la même chose.
Le dmesg de Linux laisse apparaître deux interfaces tty. L’une est certainement un convertisseur jtag pour configurer le FPGA et l’autre une interface uart permettant de communiquer avec l’application comme on a pu le voir avec la Tang Nano «classique».
Si l’on branche un écran au HDMI on voit défiler quelques «pattern» avant de s’arrêter sur un écran vert sur fond bleu.
Pour le moment je n’ai pas réussi à obtenir grand chose de ces deux uarts.
Par la suite j’éditerais cet article pour vous parler de la configuration du FPGA.
Synthèse et configuration
Le plus simple pour commencer avec le kit est d’aller voir les deux projets proposés par Sipeed sur github et de les cloner.
$ git clone https://github.com/sipeed/TangNano-4K-example.git
$ cd TangNano-4K-example/
Deux projets sont disponible dans ce dépôt, vus de loin l’un est pour faire clignoter une led et l’autre pour l’exemple HDMI programmé par défaut dans l’eeprom du kit :
$ ls
dk_video/ led_test/
Pour se faire la main il est donc naturel de commencer par la led.
Il faut d’abord lancer l’IDE officiel de gowin, comme décrit dans l’article de hackable-32 (le plus compliqué avec l’installation de gowin est d’obtenir la licence, après ça roule). Puis ouvrir le fichier de projet fourni nommé project/led_test.gprj et se trouvant dans le répertoire led_test/projet.
Le FPGA du kit se nomme GW1NSR-LV4CQN48PC7/I6 et le code Verilog de clignotement est le suivant. Quand au pinout le voici au format «cst» ci-dessous :
Le projet est déjà synthétisé, si on souhaite le relancer il suffit de faire un clic-droit «rerun» sur «Synthesize» . Le bitstream est généré au format «fs» et se nomme project/impl/pnr/led_test.fs.
$ openFPGALoader --detect
write to ram
Jtag frequency : requested 6.00MHz -> real 6.00MHz
index 0:
idcode 0x100981b
manufacturer Gowin
family GW1NSR
model GW1NSR-4C
irlength 8
Il suffit donc de programmer le bistrteam (format fs) au moyen de la commande :
$ openFPGALoader led_test/project/impl/pnr/led_test.fs
write to ram
Jtag frequency : requested 6.00MHz -> real 6.00MHz
Parse file Parse led_test/project/impl/pnr/led_test.fs:
Done
DONE
Jtag frequency : requested 2.50MHz -> real 2.00MHz
erase SRAM Done
Flash SRAM: [==================================================] 100.00%
Done
SRAM Flash: Success
Et pour l’écrire dans l’eeprom il suffit d’ajouter l’option -f:
$ openFPGALoader ide/gbhdmi/impl/pnr/gbhdmi.fs -f
write to flash
Jtag frequency : requested 6.00MHz -> real 6.00MHz
Parse file Parse ide/gbhdmi/impl/pnr/gbhdmi.fs:
Done
DONE
Jtag frequency : requested 2.50MHz -> real 2.00MHz
erase SRAM Done
erase Flash Done
write Flash: [==================================================] 100.00%
Done
CRC check: Success
Le truc se programme et la led clignote.
Le HDMI
Le deuxième projet proposé dans le dépôt concerne le HDMI. Bon si on regarde le contenu du Top on se rend compte qu’il fait bien plus que le simple HDMI puisqu’il pilote également la ram, la Nor et la caméra.
Le générateur de pattern se charge également de générer les signaux de synchronisation vidéo. Mais ce qui nous intéresse particulièrement c’est le bloc qui pilote le HDMI. Ce bloc se prénomme DVI_TX_top et … il est encrypté 🙁
Le bloc est tout de même instanciable au moyen d’une BlackBox chisel. Ce qui permet d’adapter le projet GbVGA en GbHDMI
Pour la vidéo du montage en fonctionnement c’est par là.
La caméra OV2640
Je n’ai pas vu d’exemple de code utilisant la caméra ov2640 avec ce kit pour le moment. Il est probable que ça ne soit pas encore disponible.
Après avoir déballé le kit gowin proposé par trenz micro. Il faut trouver quelques chose à faire de plus avancé qu’un simple clignotement de LED. Pour le clignotement de LED et la prise en main des outils, le lecteur se référera à l’article Hackable 32.
Pourquoi ne pas tenter le Linux des FPGA, j’ai nommé LiteX (Prononcez Lahïtixe ) ? LiteX est un framework HDL basé sur Migen pour construire des systèmes matériel facilement en python.
LiteX inclut un langage de description matériel, mais également tous les outils permettant de faire des simulations, la synthèses et générer les bitstreams pour la plupart des FPGA du marché. Bien évidement, en ce qui concerne la synthèse et les bitstreams, LiteX pilote les outils propriétaires des constructeurs. Ce pilotage ne pose généralement pas trop de problème, car tous les outils constructeurs proposent des interfaces en ligne de commande.
La carte que nous allons tenter de faire fonctionner avec LiteX est donc la TEC0117-1 produite par Trenz electronic et munie d’un FPGA gowin .
La carte TEC0117-1 de trenz micro se pilote intégralement avec le port série.
D’après le wiki, la carte n’est pas encore officiellement supporté par LiteX puisqu’elle ne se trouve pas dans la liste du projet LiteX-Boards…
Pas dans le tableau de la documentation du moins, car en fouillant dans le code du projet, il semble qu’il y ait déjà un embryon de quelques chose ici. Voila qui est très engageant pour tester la carte.
Voyons donc voir les étapes nous permettant de construire un système avec LiteX.
$ wget https://raw.githubusercontent.com/enjoy-digital/litex/master/litex_setup.py
$ chmod +x litex_setup.py
$ ./litex_setup.py init install --user (--user to install to user directory)
Attention, si comme moi vous avez un pc qui commence à prendre sérieusement de l’âge, sachez que le script litex_setup.py va descendre beaucoup de projets annexes de LiteX. Ça va prendre quelques minutes.
On aura besoin également de gcc compilé pour RISC-V :
$ ./litex_setup.py gcc
Il faudra bien penser à l’exporter à chaque fois qu’on en aura besoin :
$ export PATH=$PATH:$(echo $PWD/riscv64-*/bin/)
Construire le système pour TEC0117
Pour construire un système pour la carte il faut ensuite se rendre dans le répertoire contenant la carte puis lancer le script python correspondant:
$ export PATH=$PATH:$(echo $PWD/riscv64-*/bin/)
$ cd litex-boards/litex_boards/targets
$ python3 trenz_tec0117.py
Pour synthétiser et générer le bitstream il faut d’abord ajouter le lien vers l’ide (1.9.7 minimum) de gowin :
Ou avec la bonne option litex (qui fait appel à openFPGALoader de toute manière):
$ python3 ../litex-boards/litex_boards/targets/trenz_tec0117.py --load
INFO:SoC: __ _ __ _ __
INFO:SoC: / / (_) /____ | |/_/
INFO:SoC: / /__/ / __/ -_)> <
INFO:SoC: /____/_/\__/\__/_/|_|
INFO:SoC: Build your hardware, easily!
INFO:SoC:--------------------------------------------------------------------------------
INFO:SoC:Creating SoC... (2021-07-12 19:05:10)
INFO:SoC:--------------------------------------------------------------------------------
INFO:SoC:FPGA device : GW1NR-LV9QN88C6/I5.
INFO:SoC:System clock: 25.00MHz.
INFO:SoCBusHandler:Creating Bus Handler...
...
INFO:SoC:Initializing ROM rom with contents (Size: 0x51cc).
INFO:SoC:Auto-Resizing ROM rom from 0x6000 to 0x51cc.
Parse /home/user/myapp/litex/myapp/build/trenz_tec0117/gateware/impl/pnr/project.fs:
checksum 0xa3a3
Done
erase SRAM Done
Flash SRAM: [==================================================] 100.000000%
Done
SRAM Flash: Success
La confirmation de la bonne configuration est donnée par le message de la console, mais également par le chenillard de LED rouge.
Console litex>
Le convertisseur USB-uart de la carte possède deux interfaces ttyUSB, la première vient d’être utilisée par openFPGALoader pour charger le bitstream, la seconde permet de se connecter à la console litex :
$ screen /dev/ttyUSB1 115200
litex> reboot
__ _ __ _ __
/ / (_) /____ | |/_/
/ /__/ / __/ -_)> <
/____/_/\__/\__/_/|_|
Build your hardware, easily!
(c) Copyright 2012-2021 Enjoy-Digital
(c) Copyright 2007-2015 M-Labs
BIOS built on Jul 9 2021 13:17:06
BIOS CRC passed (855636f6)
Migen git sha1: 3ffd64c
LiteX git sha1: 2b49430f
--=============== SoC ==================--
CPU: VexRiscv_Lite @ 25MHz
BUS: WISHBONE 32-bit @ 4GiB
CSR: 32-bit data
ROM: 24KiB
SRAM: 4KiB
L2: 0KiB
SDRAM: 8192KiB 16-bit @ 25MT/s (CL-2 CWL-2)
--========== Initialization ============--
Initializing SDRAM @0x40000000...
Switching SDRAM to software control.
Switching SDRAM to hardware control.
Memtest at 0x40000000 (2.0MiB)...
Write: 0x40000000-0x40200000 2.0MiB
Read: 0x40000000-0x40200000 2.0MiB
Memtest OK
Memspeed at 0x40000000 (2.0MiB)...
Write speed: 5.6MiB/s
Read speed: 6.2MiB/s
--============== Boot ==================--
Booting from serial...
Press Q or ESC to abort boot completely.
sL5DdSMmkekro
Timeout
No boot medium found
--============= Console ================--
litex>
La commande help nous donnes les commandes disponibles :
litex> help
LiteX BIOS, available commands:
leds - Set Leds value
flush_l2_cache - Flush L2 cache
flush_cpu_dcache - Flush CPU data cache
crc - Compute CRC32 of a part of the address space
ident - Identifier of the system
help - Print this help
serialboot - Boot from Serial (SFL)
reboot - Reboot
boot - Boot from Memory
mem_speed - Test memory speed
mem_test - Test memory access
mem_copy - Copy address space
mem_write - Write address space
mem_read - Read address space
mem_list - List available memory regions
sdram_test - Test SDRAM
Photo traditionnelle
Avec LiteX, une tradition «twitter» veux que l’on fasse une photo du kit démarrant LiteX avec la console démarrée.
Photo trophée de la tec0117 avec LiteX
Et voila \o/
L’entrée en matière est incroyablement facile et fait honneur au slogan «Build your hardware, easily!».
Nous regarderons dans de futur articles ce que l’on peut faire avec.
Le lecteur assidu de LinuxFr.org sait déjà sans doute ce qu’est un FPGA. Rappelons‑en cependant brièvement la définition.
Les FPGA sont des composants constitués de « champs de portes
programmables ». L’idée est de graver un certain nombre d’éléments
logiques simples sous forme de matrice et de laisser au développeur le
loisir de reconfigurer à l’infini les connexions entre ces portes. Une
fois les connexions configurées, on se retrouve avec un composant
numérique sur mesure qui ne ressemble à aucun composant disponible chez
les fournisseurs classiques. C’est très pratique quand on a besoin
d’architectures bâtardes, ou quand justement on développe un composant
numérique : ça permet de reconfigurer à l’infini pour déverminer et
évaluer les performances.
Pepijn de Vos a effectué un stage pour Symbiotic EDA. Et l’ingénierie inverse du GW1N était son sujet de stage. Il a rendu son rapport avant Noël sur GitHub et a publié le code source du projet Apicula.
Parlons maintenant du grand drame des FPGA : ils sont complètement
verrouillés car, pour reconfigurer ces fameuses connexions, il faut leur
téléverser un fichier nommé bitstream qu’aucun constructeur de
FPGA ne documente. Ce drame conduit les libristes que nous sommes à se
taper des installations d’outils propriétaires particulièrement
volumineux (surtout dans le cas de Xilinx et Altera) et pas toujours
très stables. Tout ça pour générer le fameux bitstream.
Le format du bitstream n’est pourtant pas chiffré. Depuis plus d’une décennie, on sait
qu’il est parfaitement possible d’en faire l’ingénierie inverse. Mais
rien n’avait bougé jusqu’en 2015 quand Clifford (qui se prénomme
maintenant Claire) Wolf a sorti sa suite open source pour le Lattice iCE40 : IceStorm. Le projet IceStorm avait pour but d’analyser toute la gamme des FPGA iCE40 pour en documenter le format du bitstream.
Projet qui a parfaitement abouti et essaimé : toute la gamme des iCE40
est désormais accessible au moyen d’outils open source, ainsi que la
gamme des ECP5 avec le Projet Trellis.
Presque tous les modèles de FPGA ont leur projet d’ingénierie inverse aujourd’hui. Tous ne sont pas terminés, loin s’en faut. Néanmoins, quelques‑uns avancent, comme le projet Apicula de Pepijn de Vos ciblant les FPGA du constructeur chinois Gowin.
Dire que le projet Apicula est abouti serait un raccourci un peu
rapide, il manque encore en effet un certain nombre de blocs à décoder.
Cependant, il est possible aujourd’hui de réaliser un projet très simple
(UNE LED QUI CLIGNOTE \o/) grâce au travail effectué.
Oui, toi aussi, cher lecteur, tu te demandes bien l’intérêt de ce zoom. ;)
On voit différents éléments dans ce schéma, de la mémoire vive, des PLL pour générer les horloges, des multiplieurs câblés (DSP), des blocs d’entrées‑sorties (IOB) et surtout — ce que l’on voit le plus — des CFU (Configurable Function Unit).
Chez Gowin, le CFU est l’élément de base constitué ainsi :
Les deux éléments qui nous intéressent ici sont : la LUT (Look Up Table) et le REG (registre). Ces deux éléments sont la base de la logique synchrone.
Le registre recopie son entrée sur la sortie au front montant de l’horloge, la sortie restant stable le reste du temps.
La LUT, comme son nom anglais l’indique, est une table de vérité,
qui, dans le cas de ce petit FPGA, comporte quatre entrées binaires et
une sortie. La configuration du FPGA viendra remplir cette table de
vérité pour réaliser une fonction logique. Le registre se trouvant
derrière se charge ensuite de verrouiller le résultat au rythme
de l’horloge.
Si l’on arrive à déchiffrer le bitstream pour pouvoir
configurer ces LUT, ces registres ainsi que les blocs d’entrées‑sorties
(IOB), alors on a (presque) gagné : on peut réaliser un composant simple
mais fonctionnel.
Et c’est ce qu’a réalisé Pepijn de Vos, on peut donc dire qu’il a amorcé la libération du GW1N de Gowin !
Le projet n’est cependant pas terminé, il faut encore déchiffrer les
autres blocs pour permettre l’utilisation complète du FPGA. Il faut
également réussir à documenter les temps de propagation des signaux
entre les différents blocs. L’information de ces temps de propagation
permet au logiciel de placement routage (nextpnr, pour ne citer que le plus célèbre en libre) de faire son travail correctement.
Mais alors, cette LED clignotante, elle vient ?
Minute, papillon ! Dans un premier temps, il va falloir trouver une
carte électronique munie d’un FPGA de Gowin. Nous allons ensuite nous
servir des données déjà produites par le projet Apicula pour faire la
synthèse avec Yosys, puis le placement‐routage avec nextpnr.
Pour le moment, deux kits de développement ont été utilisés dans le projet Apicula :
le kit LittleBee TEC0117, des Allemands de Trenz Electronic (~ 30 €) ;
Nous allons tester avec le kit allemand TEC0117, mais le Tang Nano ne
change pas grand’chose à la procédure (et il est moins cher).
On doit installer :
Yosys, le logiciel de synthèse Verilog. Pour le détail des dépendances et autres subtilités d’installation, voir le site officiel. Sinon, pour résumer :
git clone https://github.com/YosysHQ/yosys.git
cd yosys make sudo make install
nextpnr, le logiciel de placement routage. Il faut le compiler avec le paramètre «generic». Les deux autres paramètres possible à ma connaissance sont ice40 et ecp5 (les deux gammes de FPGA vraiment prises en charge par nextpnr) : git clone https://github.com/YosysHQ/nextpnr.git cd nextpnr/ cmake -DARCH=generic . make sudo make installDans mon cas, j’ai dû forcer l’utilisation de Python 3.7 dans le fichier CMakeLists.txt : find_package(PythonInterp 3.7 REQUIRED); pour pouvoir exécuter les scripts en argument avec Python 3.7.
Apicula, dont il faut cloner le dépôt Git : git clone https://github.com/pepijndevos/apicula.git cd apicula
pour l’instant la « base de données » des éléments trouvés par ingénierie inverse n’est pas « commité » dans le projet Apicula, il faut donc avoir une installation de l’EDI officiel de Gowin ; les scripts du projet Apicula iront fouiller dans les données de l’IDE pour générer un fichier intelligible en JSON et pickle (Python), il n’est cependant pas nécessaire d’avoir la licence ;
il faut également aller chercher le « pinout » de nos FPGA sur le site officiel de Gowin et le mettre dans son répertoire local nommé ~/Documents/gowinsemi :
Maintenant que nous avons les outils installés, lançons l’exemple générique du projet Apicula :
d’abord, on génère la base de données des éléments du FPGA : export GOWINHOME=/chemin/de/linstallation/gowin/IDE/ export DEVICE="GW1NR-9" # TEC0117 python dat19_h4x.py # makes $DEVICE.json python tiled_fuzzer.py # makes $DEVICE.pickle
muni de cette base de données, on peut se lancer dans la synthèse du (pas si) simple porte‑gramme de clignotement de LED donné en Verilog ci‑dessous : module top; wire clk; (* BEL="R29C29_IOBA", keep *) GENERIC_IOB #(.INPUT_USED(1), .OUTPUT_USED(0)) clk_ibuf (.O(clk)); wire [7:0] leds; (* BEL="R1C8_IOBA", keep *) GENERIC_IOB #(.INPUT_USED(0), .OUTPUT_USED(1)) led7_obuf (.I(leds[7])); (* BEL="R1C8_IOBB", keep *) GENERIC_IOB #(.INPUT_USED(0), .OUTPUT_USED(1)) led6_obuf (.I(leds[6])); (* BEL="R1C10_IOBA", keep *) GENERIC_IOB #(.INPUT_USED(0), .OUTPUT_USED(1)) led5_obuf (.I(leds[5])); (* BEL="R1C10_IOBB", keep *) GENERIC_IOB #(.INPUT_USED(0), .OUTPUT_USED(1)) led4_obuf (.I(leds[4])); (* BEL="R1C11_IOBA", keep *) GENERIC_IOB #(.INPUT_USED(0), .OUTPUT_USED(1)) led3_obuf (.I(leds[3])); (* BEL="R1C11_IOBB", keep *) GENERIC_IOB #(.INPUT_USED(0), .OUTPUT_USED(1)) led2_obuf (.I(leds[2])); (* BEL="R1C12_IOBA", keep *) GENERIC_IOB #(.INPUT_USED(0), .OUTPUT_USED(1)) led1_obuf (.I(leds[1])); (* BEL="R1C12_IOBB", keep *) GENERIC_IOB #(.INPUT_USED(0), .OUTPUT_USED(1)) led0_obuf (.I(leds[0])); reg [25:0] ctr; always @(posedge clk) ctr <= ctr + 1'b1; assign leds = ctr[25:18]; endmoduleUn habitué des LED qui clignotent en Verilog reconnaîtra tout de suite le compteur dans les dernières lignes (always, reg…) mais sera peut‑être perturbé par la déclaration des entrées‑sorties. Il faut juste avoir en tête que le projet n’est pas terminé et qu’il faut se taper le placement‐routage des entrées‑sorties « à la main », d’où les directives (* ... *) et les modules GENERIC_IOB().
le script pour la synthèse et le placement routage est donné dans l’exemple : $ cd generic $ bash simple.sh blinky.v # TEC0117 $ cd .. $ python gowin_pack.py generic/pnrblinky.json $ python gowin_unpack.py pack.fs $ yosys -p "read_verilog -lib +/gowin/cells_sim.v; clean -purge; show" unpack.v
on doit se retrouver avec un bitstream nommé pack.fs que l’on peut téléverser dans le FPGA au moyen de l’utilitaire libre openFPGALoader maintenu par Trabucayre (Gwenhael Goavec‑Merou) : openFPGALoader -m -b littleBee pack.fs # FOSS programmer Parse pack.fs: Done erase SRAM Done Flash SRAM: [==================================================] 100.000000% Done SRAM Flash: FAIL Le FAIL est connu et vient d’une sombre histoire de somme de contrôle que openFPGALoader ne sait pas encore calculer et qu’Apicula ne fournit pas. Un ticket est ouvert sur le sujet dans le projet, Trabucayre sera ravi d’accepter des correctifs.
Et les huit LED doivent clignoter. Enfin, disons plutôt qu’elles
comptent en binaire. Pour voir la vidéo des LED clignotantes, c’est sur YouTube.
Architectures de développement hétéroclites
Comme nous avons des outils open source, il est possible de
développer sur des ordinateurs à base d’architectures différentes de
x86. Voici un petit exemple de téléchargement d’un bitstream sur Tang Nano au moyen d’un Raspberry Pi (architecture ARM). Le bitstream en question permet de piloter un écran à cristaux liquides.
Chose impossible à faire avec les Vivado, Diamond et autres Quartus.
C’est encore très expérimental
Comme nous venons de le voir, le projet Apicula est encore très
expérimental. Cependant, tous les ingrédients sont là et la preuve de
fonctionnement est faite. Donc, à condition de mettre un minimum les
mains dans le cambouis, on peut désormais générer des bitstreams pour les GW1Nx avec des outils open source.
Super ! Comment je fais pour contribuer ?
Autant d’enthousiasme fait plaisir à voir. Pour contribuer, le mieux
est d’acquérir l’une des deux cartes citées dans cette dépêche et
d’installer le logiciel officiel de Gowin.
Ensuite, différentes commandes permettant de mettre le pied à l’étrier de l’ingénierie inverse sont données sur le README.md du projet Apicula.
Sinon, n’hésitez pas à laisser une issue sur le projet GitHub ou d’interpeller Pepijn directement sur le « silo social Twitter ». Pepijn est super content de voir des gens s’intéresser au projet et répond très vite.
Sipeed continue dans sa course à l’échalote des kit FPGA low cost en proposant un kit Gowin à $4.90. Évidemment à ce prix là c’était trop tentant d’en prendre un. Bon en vrai vu que les frais de port ne sont pas négligeable j’ai également pris l’écran proposé et je m’en suis finalement sortie pour une vingtaine d’€. Ce qui reste néanmoins raisonnable.
Le petit kit Tang Nano à $4.90
Le kit est fourni avec des headers males (pattes) non soudés. Ils ne sont pas nécessaire pour faire clignoter la LED ou pour jouer avec l’écran, mais c’est quand même utile.
Le dessous de la carte avec le pinout.
Premier boulot en recevant le truc donc : souder les headers.
Pour 13$ de plus on a l’écran compatible avec le connecteur
Le FPGA soudé sur la carte est un GW1N-LV1, assez petit donc, mais il reste raisonnable puisque de la même taille que le ice40 soudé sur le icestick. C’est d’ailleurs le kit utilisé actuellement par Pepijn de Vos son projet d’ingénierie inverse nommé Apicula (mais chuuut le projet n’est pas encore public !).
Le branchement se fait au moyen d’un câble USB-C non fourni. Au premier branchement, la LED rouge qui semble être celle de l’alimentation s’allume et la led RGB du centre se met à clignoter en allumant les trois couleurs à la suite.
Pimp my blinker !
Les messages noyau m’affichent le traditionnel double tty typique d’un convertisseur USB-Série habituel (CH552T, un microcontrôleur chinois):
$ sudo dmesg -c
[365812.686837] usb 3-2: new full-speed USB device number 25 using xhci_hcd
[365812.838484] usb 3-2: New USB device found, idVendor=0403, idProduct=6010, bcdDevice= 5.00
[365812.838490] usb 3-2: New USB device strings: Mfr=1, Product=2, SerialNumber=3
[365812.838492] usb 3-2: Product: Sipeed-Debug
[365812.838494] usb 3-2: Manufacturer: Kongou Hikari
[365812.838496] usb 3-2: SerialNumber: 85522A1A47
[365812.840468] ftdi_sio 3-2:1.0: FTDI USB Serial Device converter detected
[365812.840534] usb 3-2: Detected FT2232C
[365812.841192] usb 3-2: FTDI USB Serial Device converter now attached to ttyUSB0
[365812.841373] ftdi_sio 3-2:1.1: FTDI USB Serial Device converter detected
[365812.841427] usb 3-2: Detected FT2232C
[365812.841727] usb 3-2: FTDI USB Serial Device converter now attached to ttyUSB1
On remarquera que cette fois le numéro de série n’est pas en chinois 😉
La connexion au ttyUSB0 (en 115200) fournie un echo du clavier un peu bizarre :
Il est fort probable que le kit soit entièrement utilisable avec des logiciels libre à Noël lors de la grand messe allemande : le Chaos Communication Congress à Liepnitz.
Pour le moment nous allons nous contenter de l’IDE chinois fourni, que j’avais déjà installé pour le little bee. Pour le code, il y a des exemples fournis sur le github de sipeed. Pour la documentation c’est par ici. Et comme d’habitude avec les trucs chinois, quand la doc en anglais semble trop limitée, ne pas hésiter à aller faire un tour sur la version chinoise à coup de google traduction.
Trucs:
Si le floorplanning ne veut pas se lancer c’est qu’il faut bien configurer sa variable LD_LIBRARY_PATH avant de lancer l’appli:
Arrivée dans un énorme carton, la carte électronique se trouve dans le tout petit «tube» blanc.
Je viens donc de recevoir ma carte petite abeille (littlebee) munie d’un FPGA du chinois GOWIN.
La carte «LittleBee» munie d’un FPGA de chez Gowin
La carte produite et vendue par la société allemande Trenz Electronic permet de se faire la main avec le composant pour moins de 40€ (un peu plus avec les frais de ports UPS …).
Branchement
Au branchement à la sortie du carton les huit leds rouge s’allument ainsi qu’une led verte que je suppose de «power».
Les messages noyau nous donnent deux ports séries ttyUSBx :
$ dmesg [630417.919258] usb 3-1: new high-speed USB device number 35 using xhci_hcd [630418.059577] usb 3-1: New USB device found, idVendor=0403, idProduct=6010 [630418.059581] usb 3-1: New USB device strings: Mfr=1, Product=2, SerialNumber=0 [630418.059583] usb 3-1: Product: Dual RS232-HS [630418.059584] usb 3-1: Manufacturer: FTDI [630418.060116] ftdi_sio 3-1:1.0: FTDI USB Serial Device converter detected [630418.060155] usb 3-1: Detected FT2232H [630418.060352] usb 3-1: FTDI USB Serial Device converter now attached to ttyUSB0 [630418.060499] ftdi_sio 3-1:1.1: FTDI USB Serial Device converter detected [630418.060528] usb 3-1: Detected FT2232H [630418.060648] usb 3-1: FTDI USB Serial Device converter now attached to ttyUSB1
Si on se connecte au port série ttyUSB1 on obtient un affichage de la résolution du problème des philosophes.
Philosopher 0 [P: 3] THINKING [ 750 ms ] Philosopher 1 [P: 2] HOLDING ONE FORK Philosopher 2 [P: 1] EATING [ 450 ms ] Philosopher 3 [P: 0] STARVING nabled Philosopher 4 [C:-1] HOLDING ONE FORK get back, Philosopher 5 [C:-2] EATING [ 375 ms ]
Il est probable que nous ayons ici un RISC-V dans le tiroir.
La connexion d’un terminal sur le port ttyUSB0 ne donne rien par contre.
IDE
Voila pour le déballage, maintenant il va falloir installer les outils pour faire clignoter ces leds !